J'ai été voir Oppenheimer en 70 mm

chroniques - Dans la tête de Christopher Nolan

Oppenheimer, le nouveau long métrage de mon réalisateur préféré, Christopher Nolan est sorti cet été dans les salles sombres. J’avais fait une critique de Dunkerque, son film de 2017 tourné sur nos plages du Nord.
L’objectif de cet article préliminaire à sa critique (qui arrivera donc dans un second temps) est de vous parler de l’expérience ultime au cinéma, le 70 mm.

J’y étais, je vous dis tout.

J’adore l’approche de Christopher Nolan, filmer un maximum en décors réels et limiter au maximum les effets spéciaux : ça permet de plonger le spectateur dans un monde bien plus réaliste et donc de le faire voyager d’autant plus.

Cela demande beaucoup d’efforts, notamment pour réaliser des effets pyrotechniques complexes. Et pour Oppenheimer, Christopher Nolan a mis le paquet. En même temps, on ne s’attendait pas à moins sur un film traitant… de la genèse d’une bombe. Néanmoins, personne n’était inquiet, après ce qu’il avait pu réaliser sur Batman The Dark Knight (l’explosion de l’hôpital entre autres) et sur Dunkerque avec les explosions des bombes allemandes.

Selon Christopher Nolan, le meilleur outil pour filmer le réel, c’est une caméra, non pas numérique, mais analogique. Son format de prédilection : les pellicules de 70 mm.

Ainsi, Christopher Nolan a filmé tout Oppenheimer en 70 mm, enfin non. Plus précisément il a tout filmé en 65 mm, 65 mm plein format et 65 mm noir et blanc (une pellicule développée pour le film !).

On parle ici de 65 mm et 70 mm, car la pellicule d’enregistrement fait 65 mm (enregistrement de l’image uniquement) et la pellicule de visionnage fait 70 mm (visionnage de l’image + mise à disposition de la piste sonore).

Plusieurs technologies sont disponibles. Maintenant, les cinémas sont tous équipés de projecteurs numériques. Il est cependant également possible de le voir en IMAX, en IMAX avec Laser, etc.

Plusieurs cinémas se démarquent donc : en proposant du 35 mm ou du 70 mm. Le 35 mm est un format plus petit, donc moins riche en détail, mais disponible dans plus de salles en France que le 70 mm.

Pour Oppenheimer, les salles proposant du 70 mm en France étaient seulement au nombre de 3 :

  • Le Grand Rex à Paris,
  • Le Kinépolis Lomme de Lille,
  • et le Grand Mercure à Elbeuf (près de Rouen)

Et les séances se comptaient sur les doigts de la main. Le cinéma d’Elbeuf par ailleurs était le seul de France à diffuser Interstellar en 70 mm à sa sortie en 2014… incroyable.

Je vous laisse avec PP Garcia, qui vous présente les coulisses du montage et des tests de l’installation 70 mm pour le jour de sortie du film au Grand Rex :

Mon ancien tuteur d’alternance devenu un ami -Hugo- est un fan inconditionnel de Christopher Nolan comme moi. Il était allé voir plusieurs de ses films en 70 mm à leur sortie à Elbeuf et je me suis laissé tenter qu’on aille avec lui pour voir Oppenheimer.

Une salle Dolby confortable, et avec des petites banquettes pour 2 à l’arrière, old school et très sympa.

C’était purement et simplement incroyable. Il y a quelque chose de vraiment spécial à voir la bande sauter, les images bouger légèrement, pas ultra nettes, avec du grain… c’est un peu comme les photos argentiques comparées aux photos numériques. Par contre, c’est très lumineux, PP Garcia indique que c’est une volonté de la production, mais j’avoue que je ne suis pas habitué et sur les premières minutes de film, on peut être un peu dérouté. Je retournerais volontiers le voir en 70 mm si je pouvais… mais il n’y avait que 3 séances en 70 mm seulement !

Le personnel du cinéma est vraiment passionné, nous avons ainsi pu accéder à la salle de projection, et avons pu (presque) toucher du doigt la fameuse pellicule de plus de 6km et de 140 kilos.

La bobine est lourde, ça se voit ! Et le 5/5 ne vous dit rien ? C’est la même pellicule qu’au Grand Rex !

Un article de France Bleu traite d’ailleurs de la passion qui anime les gens qui font tourner le cinéma d’Elbeuf. L’un des extraits audios dans cet article vous permettra d’ailleurs d’apprendre que Christopher Nolan a demandé à ce qu’une pellicule puisse bien venir dans le cinéma de ces passionnés (et ce fut pour notre plus grand plaisir).

Nous sommes tous repartis avec un bout de pellicule 70 mm, ma compagne et moi avons hérité réciproquement d’un chef d’orchestre et de vacanciers à la plage. Cette deuxième pellicule me fait d’ailleurs passablement sourire.

Quel beau souvenir !

Très brièvement je peux vous dire que le film m’a extrêmement plu. Notamment par l’histoire qu’il raconte, mais aussi et surtout pas le suspens que Christopher Nolan arrive à construire sur cette histoire donc nous connaissons malheureusement certains tenants et aboutissants.

Si vous n’êtes pas encore allé le voir et que tout cela ne suffit pas à vous mettre l’eau à la bouche, voici la bande-annonce officielle pour vous donner envie de passer le pas :

Je vous conseille aussi la bande originale du film qui est vraiment très réussie. Elle est parfaite pour travailler et je l’ai écoutée (naturellement) pour rédiger cet article.

Je reviens vers vous dans quelques mois avec la critique du film, le temps que je puisse le revisionner et le digérer. D’ici là, j’essaie de vous préparer une critique de Tenet (ou pas).

Merci de m’avoir lu,

À bientôt sur le blog,

Julien.

Remarque
Cet article est paru la première fois sur julienbesnier.fr

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